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Goma, la città congolese (Repubblica Democratica del Congo) al confine orientale con Ruanda e Uganda è in uno stato di morte da più di una settimana. Qui la vita è morta in modi inimmaginabili, orribili e inaccettabili, perché la vita è e resterà un valore da proteggere.

A Goma è in gioco la vita. Il suo valore è stato infangato. Alcuni avrebbero voluto che scrivessimo questo rapporto, questo tentativo di riflettere sull’evento mentre si svolgeva. Tuttavia, contro una fretta che avrebbe ucciso lo spirito critico, abbiamo preferito aspettare, per vedere chiaro nella nebbia delle voci e delle pseudo-informazioni in un contesto mediatico (i social network) in cui tutti pensano di conoscere e detenere la verità.

Cosa è successo in realtà a Goma, una delle poche città congolesi con un’impressionante diversità demografica e capitale della provincia del Nord Kivu, devastata dalla guerra?

Una setta mistica, guidata da un certo “ispirato” (come lui stesso si definisce) Bisimwa, ha annunciato una giornata di preghiera e di culto degli antenati dell’Africa nel complesso della Monusco a Goma. Costoro sostengono che il sito che ospita i caschi blu è un luogo strategico per il culto degli antenati dell’Africa; antenati che, a loro dire, reggono il destino dell’Africa e della Repubblica Democratica del Congo contro il neocolonialismo. Ingenua superstizione! Una fuga dalle responsabilità! Una falsa religiosità di cui, purtroppo, l’Africa è campione!

La setta annuncia una manifestazione di preghiera pacifica in un luogo inappropriato, tenendo conto che la presenza delle forze di pace è sempre più contestata nella Repubblica Democratica del Congo per motivi che non stiamo qui a spiegare. Il governo in carica non autorizza la marcia per motivi di sicurezza, visto che le province del Nord Kivu e dell’Ituri sono sottoposte a uno speciale stato d’assedio che da più di un anno vede l’esercito e la polizia responsabili delle istituzioni provinciali. I seguaci della setta resistono. Le autorità stanno esercitando il loro potere di coercizione.

Ma come? La risposta è tristemente sotto i nostri occhi: la polizia e l’esercito hanno invaso, sparando orrendamente a bruciapelo su civili disarmati o, meglio, debolmente armati, mettendo fine a più di cinquanta vite, senza contare i feriti, alcuni dei quali stanno morendo.  Vite scelleratamente stroncate da un potere pubblico installato per dare sollievo alla popolazione ferita. Ma, ahimè!

Come una scia di rabbia, come un incendio nella boscaglia, tutto si solleverà a Goma. Tutti contro gli assassini. E poiché non si può fermare un popolo deciso a lottare per la propria dignità, sono state annunciate manifestazioni popolari da parte di gruppi di pressione e della società civile. Siamo passati da una manifestazione mistica a un’esplosione di rivolta popolare contro gli assassini. Le persone devono essere punite. La gente è pronta a morire per un’altra causa, la dignità della vita.

Il triste incidente è stato seguito da grandi manifestazioni che hanno finito per toccare anche Kinshasa, come la parabola dell’amico sgradito. Una delegazione interministeriale è stata inviata nella capitale del Nord Kivu. La delegazione ha annunciato misure dure e sanzioni. Le teste rotoleranno presto, dicono. Qualche mattina dopo, il governo militare di Constant Ndima è stato convocato a Kin. Nel frattempo, a Goma è stato nominato un nuovo governatore militare. Sono stati previsti procedimenti giudiziari contro gli ufficiali militari coinvolti nel massacro di civili a Goma.

Fatti esecrabili, certo, ma fatti reali di cui il governo congolese ha la massima responsabilità.   Quanto accaduto a Goma, insomma, è un grido d’allarme per l’inaccettabile irresponsabilità dello Stato congolese, uno Stato che condivide la morte con chi ne è già più che stanco, con chi ci è nato, con chi ci vive,  con chi si ingozza giorno e notte di indegnità, con chi lo Stato ha abbandonato da sempre, con chi sopravvive per la sola ragione che la vita è più forte della morte, con chi lotta contro la morte perché, come diceva Victor Hugo, solo chi lotta vive.

Nella Repubblica Democratica del Congo non lottiamo per migliorare le condizioni di vita, ma per preservare la vita, a prescindere dalle condizioni, nella speranza che un giorno l’Africa prenda sul serio la vita.

GOMA DANS LE COMA

La ville congolaise ( République Démocratique du Congo ) de l’Est frontalier avec le Rwanda et l’Ouganda vit un état de mort depuis près d’une semaine. La vie y a connu la mort et de façon inimaginable ,horrible et  inacceptable puisque la vie est et restera une valeur à protéger.

La vie est en jeu à Goma. Sa valeur a été salie. D’aucuns auraient voulu que nous fassions ce compte-rendu,  cet essai de réflexion dans le vif de l’événement. Cependant,  contre quelque précipitation qui tuerait l’esprit critique,  nous avons préféré attendre,  histoire  de voir clair dans  le brouillard des rumeurs et des pseudo-informations  dans un contexte médiatique ( des réseaux sociaux ) au sein duquel tout le monde se croit savant et détenteur de la vérité.

Que s’est-il passé,  en fait,  dans la belle Goma, une des rares villes congolaises avec une hétérogénéité démographique impressionnante,  chef-lieu de la province en guerre du Nord-Kivu.

Une secte mystique guidée par un certain ” inspiré ” ( comme il se fait appeler ) Bisimwa annonce une journée de prière,  de culte aux ancêtres de l’Afrique dans l’enceinte de la Monusco à Goma. Ces derniers prétendent que le site qui héberge les casques bleus sont une terre statégique pour le culte aux ancêtres de l’Afrique,  ancêtres qui, allèguent-ils, détiennent le destin de l’Afrique et de la République Démocratique du Congo contre le néocolonialisme. De la superstition naïve ! De la fuite de responsabilité ! De la fausse religiosité dont, malheureusement,  l’Afrique se fait championne !

La secte annonce une manifestation de prière pacifique en un endroit pas convenable quand l’on garde à l’esprit ce fait que la présence des casques bleus est contestée de plus en plus en République Démocratique du Congo pour des raisons sur lesquelles nous n’allons nous attarder ici. Le pouvoir en place n’autorise pas ladite marche pour des raisons de sécurité sûrement entendu que la province du Nord-Kivu et de l’Ituri sont en régime politique spécial d’état de siège qui a vu responsabiliser les militaires et policiers aux commandes des institutions provinciales  depuis plus d’un an. Les adeptes de la secte résistent. Le pouvoir en place réalise son pouvoir de coercission. Mais comment le fait-il ? La réponse est lamentablement sous nos yeux : la police et l’armée débordent, tirent hideusement à bout portant sur des civils non-armés ou mieux , armés faiblement,  mettent fin à plus de cinquante vies sans compter les blessés qui sont en train de succomber pour certains.  Des vies fauchées méchamment par un pouvoir public installé pour soulager les populations meurties. Mais, hélas !

Comme par une traînée de colère,  comme un feu de brousse, tout se lèvera  à Goma. Tout contre des tueurs. Et comme on n’arrête pas un peuple déterminé à se battre pour sa dignité, des manifestations populaires sont annoncées par les groupes de pression et la société civile. On est passé d’une manifestation mystique à une flambée de révolte populaire contre les tueurs. Des gens doivent être sanctionnés. L’on est prêt à mourrir pour cette autre cause,  la dignité de la vie.

Le triste incident suivi de grandes manifestations qui finissent par déranger Kinshasa à l’instar de la parabole de l’ ” ami importun “. Une délégation interministérielle est dépêchée dans la capitale du Nord-Kivu. Cette dernière annonce des mesures fortes, des sanctions. Des têtes vont bientôt tomber,  se dit-on. Quelques matins après,  le gouvernement militaire Constant Ndima est appelé à Kin. Entre temps,  un nouveau gouverneur militaire est nommé en ville de Goma. Des poursuites judiciaires sont envisagées à l’encontre des officiers militaires impliqués dans le massacre des civils à Goma.

Des faits,  des faits odieux, oui, mais des faits réels dont le plus responsable reste le gouvernement congolais.   Ce qui s’est passé à Goma,  bref,  est le cri d’alarme de l’inacceptable irresponsabilité de l’Etat congolais,  d’un État qui partage la mort à ceux qui en sont déjà plus que fatigués,  à ceux qui sont nés dedans,  à ceux qui sont dans la mort,  à ceux qui vivent dans la mort,  à ceux qui se gavent jour et  nuit   de l’indignité,  à ceux que l’Etat abandonne depuis des lustres,  à ceux qui survivent pour la seule raison que la vie est forte que la mort, à ceux qui luttent contre la mort puisque,  disait Victor Hugo,  seuls vivent ceux qui luttent. En République Démocratique du Congo,  on ne lutte pas pour l’amélioration des conditions de vie,  on lutte pour la conservation de la vie quelles qu’en soient les conditions dans l’espoir qu’un jour, l’Afrique prendra la vie au sérieux.