Monsignor Sikuli Paluku Melchisédech, della diocesi di Butembo-Beni, nell’est della Repubblica Democratica del Congo, è stato consacrato vescovo il 2 agosto 1998, data in cui ricorrono i venticinque anni di episcopato. La stessa data segna anche la nascita della ribellione nota come Rassemblement Congolais pour la Démocratie, che ha segnato l’inizio di un ciclo di violenza nella RDC.
Ci sono parole che dicono mille parole, parole che non si possono nominare senza provare un’ondata di gioia e di gratitudine. Il giubileo è una di queste. In essa troviamo l’esultanza, il grido di gioia e di letizia, la lode, la celebrazione. E poiché si tratta di celebrare, il giubileo è una festa vissuta con occhi grati rivolti al passato, con i suoi alti e bassi, il riso e le lacrime, le sue gioie e le sue angosce. In tutto questo, il giubileo è ringraziamento.
Venticinque anni fa, monsignor Sikuli Paluku Melchisédech veniva ordinato vescovo della diocesi di Butembo-Beni. Diventava così il secondo vescovo indigeno dopo l’infaticabile pastore Emmanuel Kataliko, chiamato ad assumere la carica di metropolita a Bukavu. Questo evento storico, celebrato con grande pompa e cerimonia, è ancora fresco nella mente di tutti. Oggi riviviamo l’orgoglio di vedere un figlio della nostra terra elevato a tale dignità alla presenza di numerose personalità politiche e religiose. L’ordinazione episcopale di monsignor Sikuli Paluku Melchisédech è stato uno dei più grandi eventi, se non il più grande, della nascente città di Butembo.
Venticinque anni fa, sembra ieri, come ho detto; ma è solo un’apparenza, perché nel frattempo sono successe molte cose. La Chiesa particolare di Butembo-Beni si è sviluppata sotto molti punti di vista: il numero di cristiani impegnati e ferventi è aumentato in modo significativo, le parrocchie sono sorte qua e là, le ordinazioni sacerdotali sono diventate sempre più frequenti (in venticinque anni sono stati ordinati in totale 446 sacerdoti, tra cui 264 sacerdoti diocesani e 182 religiosi), un numero crescente di religiosi e religiose provenienti dalla diocesi appartengono a diversi istituti religiosi della Chiesa universale.
Nonostante le numerose sfide, Butembo-Beni è diventata una Chiesa fiorente e vivace e uno dei centri della Chiesa cattolica in Congo, mantenendo la sua influenza positiva sulla vita della popolazione in materia di istruzione, salute, risoluzione dei conflitti ecc.
La violenza nelle zone orientali della RDC
Per coincidenza, il 2 agosto 1998 è nato il Rassemblement Congolais pour la Démocratie, una ribellione che ha inaugurato il ciclo di violenza nella parte orientale della Repubblica Democratica del Congo.
Per la cronaca, dopo aver accompagnato Laurent Désiré Kabila nella cosiddetta guerra di «liberazione», i ruandesi e gli ugandesi furono cacciati dal Paese dal nuovo uomo forte, evidentemente non disposto a rispettare gli «accordi segreti» che avevano firmato all’inizio della guerra. Delusi e scontenti, questi stranieri hanno unito le forze con alcuni nostri fratelli, sempre pronti a muoversi contro la loro stessa popolazione, per creare questa ribellione che d’ora in poi sarebbe servita da trampolino di lancio per abili pescatori di interessi in acque agitate attaccando il Congo.
Infatti, gli attacchi del CNDP nel 2009 e dell’M23 nel 2013 e dal 2021, per non parlare dell’imbroglio seminato dall’ADF, non sono forse la logica conseguenza di questo famoso Rassemblement Congolais pour la Démocratie? In venticinque anni, migliaia di congolesi sono stati vigliaccamente uccisi, decapitati e sgozzati; donne stuprate e ridotte a schiave sessuali; beni incalcolabili saccheggiati, bruciati o sottratti; risorse minerarie sfruttate ed esportate illegalmente, e così via.
I venticinque anni di episcopato di monsignor Sikuli Paluku Melchisédech sono quindi anche «venticinque anni di speranza e di resilienza», come li descrive il poeta Augustin Kakine Aurèle; venticinque anni di resistenza al fianco del suo gregge martoriato dalla guerra; venticinque anni di resistenza contro il progetto di balcanizzazione del Paese; venticinque anni di denuncia del male. Nella fede e nella perseveranza, monseigneur Melchisédech è stato la stella che annuncia l’alba, il segno della speranza di un possibile futuro migliore e il portabandiera di un’oasi di pace che non smettiamo di sognare.
Nell’augurargli coraggio, zelo, abnegazione e successo nel suo ministero, inviamo un augurio di pace alla sua diocesi. Maria, patrona della diocesi di Butembo-Beni, interceda per lui.
- Yanick Nzanzu Maliro, religioso dehoniano del Congo, è capo-redattore della rivista africana J’écris, je crie.
Il y a des mots qui disent mille mots ; des mots que l’on ne peut évoquer sans sentir monter en soi un sentiment de joie et de reconnaissance. Jubilé en est un. En lui, se trouvent réjouissance, cri de joie et d’allégresse, laudation, célébration. Et comme il est question de célébrer, le jubilé est cette fête vécue les regards reconnaissants tournés vers le passé dans ses hauts et ses bas, ses rires et ses pleurs, ses joies et ses angoisses. En tout cela, le jubilé est action de grâce.
En effet, il y a vingt-cinq ans, jour pour jour, que Monseigneur Sikuli Paluku Melchisédech était ordonné évêque du Diocèse de Butembo -Beni. Il devenait ainsi le deuxième évêque autochtone après l’infatigable pasteur Emmanuel Kataliko appelé à assumer la charge de Métropolitain à Bukavu. Cet événement de portée historique et célébré avec faste revient à l’esprit de qui plus un comme si c’était hier. L’on revit aujourd’hui cette fierté de voir un fils du terroir être élevé à une telle dignité et l’affluence de nombreuses personnalités politico-religieuses. Il faut le noter : l’ordination épiscopale de Monseigneur Sikuli Paluku Melchisédech aura été un des évènements marquants, si pas le plus grand, de la ville montante de Butembo.
Vingt-cinq ans, cela apparaît comme si c’était hier, disais-je; mais une simple apparence justement ; parce qu’entre temps, beaucoup de choses se sont passées. L’Eglise particulière de Butembo -Beni a évolué à tous les égards : les chrétiens engagés et fervents ont sensiblement augmenté, les paroisses ont été érigées par-ci par-là, les ordinations sacerdotales sont devenues de plus en plus fréquentes ( en vingt-cinq ans il a ordonné en tout 446 prêtres dont 264 diocésains et 182 religieux) et les religieux et religieuses ressortissants du diocèse de plus en plus nombreux sont dispersés dans plusieurs instituts religieux dans l’Eglise universelle. Butembo-Beni est, malgré de nombreux défis, devenu alors une Église florissante et vivante et un des foyers de l’Eglise catholique au Congo gardant son influence positive sur la vie de la population dans l’enseignement, la santé, la résolution des conflits, etc.
Le deux août 1998, comme une simple coïncidence, naissait, par ailleurs, le Rassemblement Congolais pour la Démocratie (RCD), une rébellion qui inaugura le cycle de violence dans la partie Est de la République Démocratique du Congo.
Pour la petite histoire, ayant accompagné Laurent Désiré Kabila dans la guerre dite de “Libération”, les Rwandais et Ougandais se sont vus chassés du pays par le nouvel homme fort qui, visiblement, n’était pas prêts à respecter les “accords secrets” qu’ils auraient conclus au début de la guerre. Déçus et mécontents, ces étrangers se coalisèrent avec certains de nos frères toujours prêts à louvoyer contre leur propre camp pour créer cette rébellion qui fera désormais le tremplin aux pêcheurs en eaux troubles pour agresser le Congo et l’infiltrer de leur gré.
En effet, les agressions du CNDP en 2009 et du M23 en 2013 puis depuis 2021, sans oublier l’imbroglio que sèment les ADF, ne sont-ils pas la conséquence logique de ce fameux RCD ? En vingt-cinq ans, de milliers de congolais ont été lâchement tués, décapités et égorgés ; des femmes violées et réduites en esclaves sexuelles ; des biens incalculables pillés, calcinés ou emportés ; des ressources minières exploitées illégalement et exportées, etc.
Partant, les vingt-cinq ans d’épiscopat de Monseigneur Sikuli Paluku Melchisédech sont aussi les ” vingt-cinq ans d’espérance et de résilience” comme le scande le poète Augustin Kakine Aurèle ; vingt-cinq ans d’endurance aux côtés de ses brebis meurtries par la guerre ; vingt-cinq ans de résistance contre le plan de balkanisation du pays ; vingt-cinq ans de dénonciation du mal. Dans la foi et la persévérance, Monseigneur Melchisédech a été alors cette étoile qui annonce l’aurore, ce signe d’espérance d’un avenir meilleur possible et ce porte-étendard d’un oasis de paix dont on ne cesse de rêver.
Ainsi, en lui souhaitant courage, zèle, abnégation et succès dans son ministère, c’est le vœu de paix que nous adressons à son diocèse. Que Marie, Patronne du diocèse de Butembo-Beni, intercède pour lui…
