Il 15 ottobre 2024 ricorre il decimo anniversario delle uccisioni di massa nel territorio di Beni. Beni è un territorio del Nord Kivu, nell’est della Repubblica Democratica del Congo. Confinante con l’Uganda, questa regione è coperta di foreste, campi di cacao e ricca di minerali.
Dalla caduta dell’ex presidente ugandese Idi Amin Dada, i soldati di quest’ultimo si sono ribellati a Yoweri Museveni. Sebbene dal 1986 l’ADF/NALU non abbia chiaramente rappresentato un pericolo per il popolo congolese, è stato nel 2009 che questa ribellione ha iniziato a brillare con i suoi attacchi e rapimenti e il 15 ottobre 2014, a Ngadi, si sono verificate le prime uccisioni di massa di civili.
A dieci anni di distanza, i massacri si sono purtroppo aggravati e la nebulosa ribellione ha esteso le sue atrocità contro i civili fino al vicino territorio di Lubero e alla provincia di Ituri. Il nemico è diventato chiaramente incontrollabile, con attacchi sporadici qua e là.
Le conseguenze di questo attivismo armato sono incalcolabili: il bilancio delle vittime è stimato in più di ventimila, case e negozi, automobili, scuole e ospedali sono stati bruciati, gli sfollati che hanno abbandonato i loro villaggi e i campi di cacao e palme sono ormai visibili nelle grandi città di Butembo e Beni – a loro volta soffocate, poiché tutte le strade che le servivano sono ormai impraticabili e in avanzato stato di degrado. In breve, la miseria e l’indignazione descrivono al meglio la drammatica situazione di questa regione.
È evidente che le autorità politiche non hanno saputo proteggere i cittadini abbandonati al loro destino. La banalizzazione della situazione è tutto ciò che si può dire al riguardo. I media nazionali e internazionali ne parlano il meno possibile, se non del tutto.
I politici e i potenti di questo mondo continuano per la loro strada nella più totale indifferenza, proprio come il sacerdote e il levita insensibili alle sofferenze delle vittime dei rapinatori. E le vite muoiono, gli orfani si moltiplicano e la miseria aumenta. Il mondo deve urgentemente svegliarsi dall’indifferenza e agire. È urgente che l’umanità recuperi la sua dignità in questa parte del mondo.
- In collaborazione con la rivista Je ècris, Je crie.
Dix ans des massacres massifs à Beni
Ce 15 octobre 2024 a marqué le dixième anniversaire des tueries massives dans le territoire de Beni. Beni est un territoire du Nord-Kivu situé à l’Est de la République Démocratique du Congo. Frontalier de l’Ouganda, cette région couverte des forêts, des champs des cacaoyers et riche en minerais, a accueilli depuis la chute de l’ancien président ougandais Idi Amin Dada, les militaires de ce dernier transformés désormais à une rébellion contre Yoweri Museveni. Si depuis 1986, les ADF/NALU ne constituaient visiblement pas un danger pour les congolais, c’est depuis 2009 que cette rébellion a commencé à briller par ses attaques et ses kidnapping et le 15 octobre 2014 à Ngadi, ont eu lieu les premières tueries massives des civils.
Dix ans après, la situation des massacres s’est malheureusement empirée et la nébuleuse rébellion a étendu ses exactions contre les civils jusque dans le territoire voisin de Lubero et dans la province de l’Ituri. Visiblement, l’ennemi est devenu incontrôlable avec des attaques sporadiques par-ci par-là.
Les conséquences de cet activisme armé sont incalculables : les morts sont évalués à plus de vingt milles, les maisons de commerce, voitures, écoles et hôpitaux brûlés, les déplacés ayant abandonné les villages et champs de cacaoyers et palmiers sont désormais visibles dans les grandes villes de Butembo et Beni, elles-mêmes asphyxiées puisqu’entre-temps, toutes les routes qui les desservaient sont insécures et en délabrement très avancé. Bref, misère et indignité disent mieux la situation dramatique qui se vit dans cette région.
Visiblement, sans se voiler la face, on peut dire que les autorités politiques ont échoué à protéger les pauvres citoyens abandonnés à leur sort. Encore que tout se passe comme s’il s’agissait d’une barrage des gamins autour d’une assiette de nourriture. La banalisation de la situation, c’est tout ce qu’on peut en dire. Les médias nationaux comme internationaux en parlent le moins possible ou carrément, ils n’en parlent pas. Les politiques et les puissants de ce monde continuent leur chemin en toute indifférence exactement comme le prêtre et le lévite insensibles à la souffrance de la victime des brigands. Et les vies se meurent ; les orphelins se multiplient et la misère s’accroît. Il est urgent que le monde se réveille de son indifférence et qu’il agisse. Il est urgent que l’humanité retrouve sa dignité dans cette partie du monde.
- En collaboration avec la revue africaine Je ècris, Je crie.
