Con questo dossier sul Congo inizia una collaborazione fra SettimanaNews e la rivista culturale J’écris, je crie, a cui collaborano alcuni confratelli dehoniani delle province africane.
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Se voi foste al mio posto, se il mio presente diventasse il vostro futuro, sareste soddisfatti se io svolgessi nella vostra vita lo stesso ruolo che voi svolgete oggi nella mia?
La risposta a questa domanda dovrebbe determinare il nostro comportamento nei confronti degli altri. Questa è un’altra espressione della famosa e commovente “Regola d’oro“.
Circa venti secoli fa, un giovane di trent’anni fu ucciso, appeso a una croce, per le sue manie. Pare che sostenesse di essere un re e un Dio. I potenti del tempo scelsero di farlo uccidere per mettere a tacere la sua paranoia, che disturbava un solo paese, Israele.
Oggi, per ironia della sorte, è adorato dalla gente di tutto il mondo come Re e venerato come Dio. Grazie alla sua morte, perché uccidere qualcuno non significa farlo tacere. Al contrario, uccidere qualcuno fa sì che la gente parli di lui, si interroghi sulla sua morte e sulle ragioni che l’hanno determinata, e parli di lui più di quanto avrebbe potuto fare da solo. Uccidere qualcuno per un motivo – e non è mai senza motivo – significa farne un martire.
E la particolarità del martirio è che non rimane solitario. Perché è morendo che il seme sepolto nella terra diventa la madre fertile di una moltitudine di frutti. Infatti, il bene è il frutto dello spirito. Così come il male. Lo spirito non può essere domato o soffocato. Perché non ha una forma particolare e limitabile.
Può sempre assumere la forma più sfuggente, che sconcerta i suoi aggressori. A volte è leggero. Se la si vuole seppellire nell’ombra, diventa una parola, un grido, un’eco; e chi può seppellire un grido, un’eco? Quando la si vuole imbavagliare, diventa un’idea, un pensiero; e nessuno può imbavagliare un pensiero. E anche se potesse essere presa, sa come farsi strada nella coscienza.
Nella prefazione ai suoi Châtiments, Victor Hugo scriveva: “nessuno può domare la coscienza dell’uomo, perché la coscienza dell’uomo è il pensiero di Dio”. Non ha forse ragione?
Detto questo, dovremmo ripeterlo, gridarlo ancora una volta: qui ci sono morti! Morti ingiuste, se mai ci sono morti giuste. Morti la cui ingiustizia è amplificata dalla particolare disumanità di chi le infligge. “Ci dovrebbe essere ordine in tutto”, insisteva Albert Camus, “anche nella distruzione!”.
Certo, la morte è morte e non c’è morte migliore. Ma ce ne sono di peggiori. Quindi la vita umana non è più così sacra? L’ultima volta che ho controllato, era sacra, anche per il nemico. Attaccarla, e ancora più gravemente, in modo così brutale e bestiale, significa semplicemente dichiarare la propria disumanità al mondo. In questo modo, gli assassini congolesi prendono in giro il mondo intero.
Facendo a brandelli altri esseri umani, essi dicono al mondo che non sono più umani, negandosi così il diritto a un posto nella società umana. Ma il mondo tace. I “grandi” di questo mondo – e dovremmo chiederci ancora una volta perché sono veramente grandi – tacciono. Non è disgustoso questo conforto insolente e sadico?
“Mondo! Qui si muore… Persone senza umanità ci uccidono, ci provocano in Congo! Anche la nostra pazienza è limitata e logorata…”. Forse questa volta ascolteranno questo grido.
Ma noi abbiamo uno spirito ardente. Anche quando tutto sembra incerto e quando si moltiplicano gli ostacoli. Perché per noi gli ostacoli non sono corpi estranei. Sono anche ingredienti essenziali per la bontà delle nostre vivande. Gli ostacoli sono parte integrante del viaggio.
Dalle nostre tombe torniamo a perseguitare i malfattori e i loro complici, dimostrando loro che sono ingannatori della loro stessa mediocrità. Come fenici, ogni mattina risorgiamo dalle nostre ceneri e gridiamo loro: “Se ci uccidete stanotte, domani ci vedrete in piedi”. Perché è il seme che muore che produce molto frutto. E noi siamo quei semi, dotati di una forza invincibile, la forza della speranza.
Si tu étais en ma place, si mon présent devenait ton futur, te serait-il satisfaisant que je joue dans la tienne le rôle que tu remplis aujourd’hui dans ma vie ? De la réponse à cette question devrait dépendre la conduite de chacun envers les autres. C’est une autre expression de la célèbre et bouleversante « règle d’or ».
Il y a environ vingt siècles, un jeune homme d’une trentaine d’années a été tué, pendu sur une croix, pour ses délires. Apparemment il se disait roi et dieu. Les puissants du moment ont choisi de le faire mourir pour reléguer au silence sa loufoque paranoïa qui dérangeait un seul pays, Israël.
Aujourd’hui, si ironique que cela soit, il est adulé par des gens de partout comme Roi et adoré comme Dieu. Grâce à sa mort, car tuer quelqu’un ne fait pas qu’il se taise. Bien au contraire, tuer quelqu’un fait qu’on parle de lui, qu’on interroge sa mort et ses raisons, qu’on en parle plus loin que, tout seul vivant, il n’aurait pu parvenir. Tuer quelqu’un pour une raison, et ce n’est jamais sans raison, c’est en faire un martyr.
Et le martyre a de spécial, de particulier, qu’il ne reste point solitaire. Car c’est en mourant que la graine enfouie dans le sol devient mère génitrice féconde d’une multitude de fruits. En fait, le bien est fruit de l’esprit. Et le mal aussi, d’ailleurs. On ne peut ni apprivoiser ni étouffer l’esprit. Puisqu’il n’a pas de forme particulière, limitable. Il sait toujours prendre la forme la plus insaisissable, qui déconforte ses pourfendeurs. Tantôt il est lumière. Si on veut l’enfouir dans l’ombre, il se fait parole, cri, écho ; et qui saurait enterrer un cri, un écho ?
Quand on veut le bâillonner, il se transforme en idée, en pensée ; et personne ne peut imposer un bâillon à la pensée. Et quand bien même on pourrait l’atteindre, il sait se frayer une place dans la conscience. Or dans la préface à ses Châtiments, Victor Hugo écrit : « Nul ne dompte la conscience de l’homme, car la conscience de l’homme c’est la pensée de Dieu ».
N’a-t-il pas raison ? Ceci dit, devrait-on encore le rappeler, le crier à nouveau : il y a des morts ici ! Des morts injustes, si tant est qu’il y en ait de juste. Des morts dont l’injustice est amplifiée par la spéciale inhumanité de ceux qui les infligent. Il devrait y avoir de l’ordre en tout, martèle Albert Camus, même dans la destruction !
Certes, la mort est la mort et il n’y a pas de meilleure mort. Mais il y en a de pire. La vie humaine n’est-elle donc plus si sacrée que ça ? Aux dernières nouvelles, elle l’était, même dans l’adversaire. Y porter atteinte, et plus gravement, de manière aussi brutale, aussi bestiale, c’est tout simplement déclarer à la face du monde sa propre inhumanité.
Ainsi, les tueurs de congolais narguent le monde entier. Humains en lambeaux dans leur comportement, ils lui jettent au nez qu’ils ne sont plus humains, s’interdisant par le fait même tout droit à une quelconque place dans la société humaine. Mais le monde se tait. Les ‘’grands’’ de ce monde -et on devrait se redemander en quoi ils sont vraiment grands-, font silence. N’est-ce pas répugnant, un confort si insolent, si sadique ?
« Monde ! Des gens meurent ici… Des gens sans humanité nous tuent, nous provoquent au Congo ! Notre patience est aussi limitée et fatigable… » Peut-être pour cette fois entendront-ils ce cri. Mais nous, nous avons l’esprit ardent. Même quand il semble incertain et quand ils multiplient les obstacles. Car pour nous, les obstacles ne sont pas des corps étrangers. C’est aussi des ingrédients essentiels au délice de notre sauce.
Les obstacles sont des éléments constitutifs du chemin. De nos tombes nous revenons hanter les malfaiteurs et leurs complices en leur prouvant qu’ils sont dupes de leur propre médiocrité.
Comme des phénix nous renaissons chaque matin de nos cendres et leur crions : « Vous nous tuez ce soir, demain vous nous verrez debout ! » Car c’est la graine qui meurt qui produit beaucoup de fruits. Et nous, nous sommes ces graines, dotés d’une force invincible, la force de l’espérance.