Version française ci-dessous
Da qualche mese, il Sudan ha iniziato una guerra fratricida che, a quanto pare, è ancora lontana dal dire la parola fine. Il conflitto, iniziato tra due generali con il loro seguito, sta scivolando verso una guerra civile che avrà conseguenze molto brutte.
I civili si trovano nel mezzo di un conflitto di cui non sanno nulla. Migliaia di persone sono state uccise e altre migliaia sono state costrette a fuggire dal proprio Paese. Come in tutte le guerre, le donne e i bambini sono i soggetti più vulnerabili, perché spesso indifesi. Chi riesce a sfuggire alle grinfie della morte trova rifugio in Ciad. Curiosamente, un Paese che attraversa una crisi umanitaria e una situazione di sicurezza precaria diviene uno spazio accogliente.
La valutazione della situazione da parte dell’UNICEF è molto allarmante. Donne adulte e ragazze vengono violentate; i civili sono giustiziati; altri ancora arrestati e torturati. Il Sudan è sull’orlo di un abisso.
Dal Sudan all’umanità
La «guerra dei generali», come viene chiamata, si sta allargando e si rischia seriamente una crisi regionale senza precedenti, data la precaria situazione di sicurezza che vivono gli altri Paesi della regione.
In Sud Sudan, come sappiamo, si è ben lontani dal respirare un’aria di pace. E non lontano da lì, in Niger, Nigeria, Mali, Burkina Faso ecc. il terrorismo continua a mietere vittime; nell’Est della Repubblica Democratica del Congo gruppi armati, i cui sponsor sono ben noti, compiono massacri in modo eclatante.
Non si tratta di casi isolati o di problemi nazionali o regionali che riguardano alcuni individui. Al contrario, sono vicende che dovrebbero interpellare l’intera umanità.
Comunemente, però, per chi non vive direttamente gli orrori della guerra, il numero dei morti è solo un numero, corpi senza nome. Le notizie sui rifugiati sono questioni che accadono lontano, le immagini dei campi profughi non rappresentano che delle realtà distanti. Solo cronaca locale, si pensa. Eppure sono dei bambini che perdono i genitori, sono uomini e donne che muoiono; è in fondo l’umanità stessa a essere minacciata.
Non sono bambini sudanesi a morire di fame, a vedere i loro compagni soccombere uno dopo l’altro, sono esseri umani disperati; non sono sudanesi che si fanno a pezzi l’un l’altro per questioni familiari, sono esseri umani che si sono lasciati sopraffare dall’odio e dall’egoismo offendendo così la dignità umana e l’ordine naturale.
Il Sudan è il vicino di casa. È la casa del vicino che brucia; è mio figlio che la fame porta alla tomba, è mio fratello il cui cuore è trafitto da una pallottola e che muore dissanguato; è mia moglie incinta che muore per mancanza di cure; è mio padre che muore al fronte anche se non sa per cosa sta combattendo; è mia sorella che viene violentata e torturata…
«Nessun problema, di nessun popolo, vi sia indifferente»
Se è legittimo e comprensibile prestare una particolare attenzione e compassione alle persone del nostro piccolo mondo o del gruppo umano a cui siamo più vicini e a cui apparteniamo, è un peccato essere completamente indifferenti alla sorte di altri gruppi umani.
Dom Helder Camara esortava: «Nessun problema, di nessun popolo, vi sia indifferente». Perché la disgrazia del nostro mondo non è dovuta solo alla malvagità dei malvagi, ma anche all’indifferenza e al silenzio complice dei «buoni», che si crogiolano nel loro benessere mentre intorno a loro regnano miseria e desolazione. Peggio dell’odio è l’indifferenza.
Da qui il nostro appello a fare nostre le sofferenze e le umiliazioni dei nostri fratelli in umanità. È molto triste vedere che mentre le sofferenze umane si moltiplicano l’indifferenza mette radici sempre più profonde. Sempre più spesso la gente ritiene di non potere fare nulla per le sofferenze e i problemi di altri e che dunque è più pratico occuparsi di sé e solo di sé.
Le lacrime dell’umanità rigano il volto di questi sudanesi che scalano le montagne per avere salva la vita. Il Sudan, e con esso tutti i luoghi del mondo dove due o tre persone soffrono, sono l’espressione di un’umanità sull’orlo dell’abisso.
Version française
Le Soudan : une porte à côté
Il y a quelques mois déjà, le Soudan est entré dans une guerre fratricide qui semble, selon l’allure où vont les choses, encore loin de dire son dernier mot. Le conflit qui était au départ entre deux généraux et leurs suites est en train de glisser vers une guerre civile dont les conséquences s’avèrent très fâcheuses.
Les civils se trouvent ainsi entre les eaux d’un conflit dont ils ignorent les tenants et les aboutissants. Des milliers des personnes ont trouvé la mort et des milliers d’autres contraintes à fuir leur propre pays. Et comme dans toutes les guerres, les femmes et les enfants sont les plus vulnérables car le plus souvent sans défense.
Ceux qui réussissent à échapper aux griffes de la mort trouvent refuge au Tchad. Curieusement un pays en crise humanitaire et dont la sécurité est également précaire devient une terre d’accueil.
L’état de lieu établi par l’UNICEF est très alarmant. De femmes matures et des jeunes filles sont violées, des civils sont exécutés, d’autres arrêtés et torturés.
Le Soudan est au bord du gouffre. La « guerre des généraux », comme on l’appelle, est en train de s’élargir aux risques imminents de crise régionale sans précédents au vu de la précarité de la sécurité dans les autres pays de la région. Et on le sait, juste à côté, le Soudan du Sud est aussi loin de respirer un air de paix. Et pas loin de là, le terrorisme au Niger, au Nigéria, Au Mali, au Burkina, etc. continue à faire des victimes, des massacres sont perpétrés avec faste, au vu et au su de tous à l’Est de la République Démocratique du Congo par des groupes armés dont les commanditaires sont bien connus. Ce ne sont pas de cas isolés ou des problèmes seulement nationaux ou régionaux qui concerneraient certaines personnes. Bien au contraire, ils devraient interpeller toute l’humanité.
Mais le plus souvent, pour ceux qui ne vivent pas directement les affres d’une guerre, les nombres de morts ne sont que des chiffres, des corps sans noms et les reportages sur les réfugiés paraissent comme des histoires qui se passent très loin de nous, les images des camps des réfugiés ne sont que des illustrations des réalités lointaines. Ce sont des faits divers, peuvent-ils estimer. Pourtant ce sont des enfants qui perdent leurs parents, des hommes et des femmes qui périssent, c’est au fond l’humanité qui est menacée.
En réalité, ce ne sont pas des enfants soudanais qui meurent de faim, qui regardent leurs copains succomber les uns après les autres mais plutôt des êtres humains en détresse ; ce ne sont pas des soudanais qui se déchirent entre eux pour des questions de famille, ce sont plutôt des êtres humains qui se sont laissés vaincre par la haine et l’égoïsme et qui portent ainsi atteinte à la dignité humaine et à l’ordre naturel.
Le Soudan c’est donc la porte d’à coté, c’est la maison du voisin qui brule, c’est mon enfant que le ventre creux mène à la tombe, c’est mon frère dont la balle perce le cœur et qui se vide de son sang, c’est mon épouse enceinte qui meurt faute de prise ne charge, c’est mon père qui meurt au front alors qu’il ignore pourquoi il se bat, c’est ma sœur qui est violée et torturée…
S’il est légitime et compréhensible qu’on attache une attention et une compassion particulières envers les personnes de notre petit monde ou groupe humain qui nous est plus proche et auquel nous appartenons, il est dommage que nous soyons complètement étrangers au sort des autres groupes humains.
« Qu’aucun problème, de n’importe quel peuple, ne vous soit indifférent », exhortait Dom Helder Camara. Car, le malheur de notre monde n’est pas seulement dû à la méchanceté des mauvais mais aussi à l’indifférence et au silence complice des « gentils » qui se complaisent dans leur confort alors qu’autour d’eux règnent misère et désolations. Pire que la haine, il y a l’indifférence.
D’où un appel à faire nôtres les souffrances et les humiliations de nos frères en humanité. Il est bien désolant de constater que pendant que les souffrances humaines se multiplient, l’indifférence des uns et des autres solidifie ses racines. De plus en plus, les hommes estiment qu’ils ne peuvent rien contre les souffrances et les problèmes des autres et qu’il est alors plus pratique de s’occuper de soi et seulement de soi.
Les larmes de l’humanité coulent en ces soudanais qui escaladent des montagnes pour avoir la vie sauve. Le Soudan, et avec lui tous les milieux du monde où deux ou trois personnes souffrent sont l’expression d’une humanité au bord du gouffre.